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SOBUPED

En prélude de la journée mondiale de lutte contre le sida, commémorée le 1er décembre de chaque année, la Société Burkinabè de Pédiatrie SOBUPED veut célébrer cette journée à travers une campagne de dépistage qu’elle organise sur dix sites sanitaires de prise en charge les 1er et 02 décembre 2020. A cet effet, elle a tenu une conférence de presse ce lundi 30 novembre 2020 à Ouagadougou, pour parler de l’initiative aux hommes et aux femmes de médias. L’objectif de cette campagne de dépistage est de sensibiliser la population à faire le test du dépistage et de pouvoir enrôler d’éventuels cas positifs dans la file active.

L’infection à VIH interpelle tous les acteurs (politique, économique, sanitaire religieux, société civile etc.) pour venir à bout de cette maladie qui fragilise et affecte l’être humain. Pour joindre sa voix à la lutte mondiale contre le VIH célébrée cette année sous le thème ‘’ Solidarité mondiale et responsabilité partagée’’, la Société Burkinabè de Pédiatrie organise une campagne de dépistage les 1er et 02 décembre 2020 dans 10 Centres Hospitaliers Universitaires et Centres Hospitaliers Régionaux du Burkina, pour permettre à la population de se faire dépister et pouvoir se prendre en charge. Au cours donc de cette conférence de presse qu’a animée la SOBUPED, ce 30 novembre 2020, Pr Diarra YE, la Présidente de la Société a fait le point de la situation dans le monde, en Afrique et au Burkina. « L’infection à VIH n’épargne pas les enfants. Elle n’épargne pas du tout le couple mère-enfant. En se référant aux données statistiques de l’ONU SIDA 2020 dans le monde, nous avons environ 38 millions de personnes qui vivent avec le VIH, dont 1,8millions d’enfants de 0 à 14 ans. Les enfants paient encore un lourd tribut face à l’infection au VIH. Dans le monde, il y a encore 1,7 millions de nouvelles infections enregistrées en 2019. Le VIH est là malgré la nouvelle infection à Covid.  Dans le monde en 2019, il y a eu 690 mille de personnes qui sont décédées de maladies liées au sida. Donc, nous sommes interpellés. Or, au niveau de l’ONU SIDA, les objectifs étaient de faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH, puissent être testés, puissent avoir le traitement et puissent avoir la suppression de leur charge virale. En Afrique Sub-Saharienne, la situation demeure égale, avec la particularité que les nouvelles infections touchent les adolescents. Les adolescents de 15 à 19 ans et concernent surtout les filles, ce qui nous intéresse en tant que pédiatres, parce que les adolescents font partie de la population pédiatrique, en plus des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans qui présentent des infections deux fois plus que les hommes. Or, ce sont des femmes qui sont en âge de procréer et on sait que la transmission mère-enfant est le principal mode de transmission de l’infection à VIH. Si ces futures mères sont infectées, si elles ne sont pas dépistées et traitées, ces femmes vont transmettre le virus à leurs enfants qui vont naître avec le VIH. Les chiffres au Burkina Faso aussi sont parlant :  l’estimation en 2019 montre une prévalence de 0,7% mais dans les prévisions, c’est prévu 96 mille personnes qui vivent avec l’infection au VIH et les adultes 86mille, et les enfants de moins de 15 ans, il y a 9.100 enfants qui vivent avec le virus. Mais la réalité sur le terrain sur est toute autre. On verra que l’estimation des 9100 enfants qui sont réellement infectés, il n’y a que 3mille qui sont dans ce qu’on appelle la file active, ceux qui sont testés et qui sont pris en charge. Il y a donc un gap qui est là. Les personnes ne sont pas traitées, les personnes ne sont pas mises sous traitement, à plus forte raison avoir leur charge virale, à savoir le virus dans le sang doit être indétectable, donc il y a du travail encore », a expliqué le Pr Diarra YE.

Une présentation sur l’état de santé des enfants et des adultes face au VIH, suite à laquelle les journalistes ont posé des questions entre autres sur la prévalence au niveau de toutes les couches sociales, le dépistage, la prise en charge des enfants infectés par le VIH, les recherches sur le vaccin. Des inquiétudes qui ont aussi trouvées des éléments de réponse auprès de la SOBUPED. « Majoritairement, c’est surtout les femmes qui sont touchées par cette infection et il s’agit de 53mille femmes qui sont infectées par le VIH à l’heure actuelle. Mais au niveau des enfants, il y a un sous dépistage qui ne permet pas d’avoir des chiffres exacts, et les données ne permettent pas d’avoir la prévalence exacte au niveau des enfants de 0 à 14 ans. Les outils de collecte de données ont été revus récemment pour avoir toutes ces données, notamment au niveau du dépistage. Chaque fois qu’une femme enceinte est dépistée positive, on cherche à dépister la famille, le mari et les enfants, mais aussi dans les sites où les adultes sont pris en charge, si les adultes sont infectés, on cherche aussi tous les enfants qui sont infectés, sans oublier tous les enfants qui sont hospitalisés dans les structures de santé et  les enfants qui sont malnutris doivent être systématiquement dépistés, mais aussi autant que possible tous les sites qui reçoivent les enfants comme les site de vaccination. Mais on a énormément de problèmes au niveau du dépistage des enfants, ce n’est pas autant que ça. Le problème de réactifs, la volonté et surtout la motivation des agents de santé pour demander ces tests systématiques », a argumenté le Pr. Ag Caroline YONABA, membre de la SOBUPED et Point focal VIH pédiatrique au CHU Yalgado OUEDRAOGO.

« Par rapport à la prise en charge, il faut dire qu’elle est assurée par une équipe pluridisciplinaire où il y a plusieurs profils. Il n’y a pas que les pédiatres. Il y a des infirmiers, des pharmaciens, des biologistes, des psychologues, des assistantes sociales et des associations qui nous appuient énormément pour pouvoir aller au contact de la population et les faire adhérer au traitement », a ajouté Dr Sylvie OUEDRAOGO, membre de la SOBUPED, et Point focal pédiatrique au CHUP- Charles De Gaulle.

Et à propos du vaccin, Pr Fla KOUETA, Secrétaire Général de la SOBUPED répond :« Chaque fois que vous avez remarqué, il y a eu en réalité un emballement sur le vaccin et on s’est très vite ravivé, mais les choses n’ont pas évolué comme on l’espérait. Les recherches se poursuivent et il y a eu comme vous l’avez signifié, plusieurs pistes de vaccins, mais aucun n’a encore abouti pour donner des taux de satisfaction de protection »

« Si on arrive à dépister, s’ils connaissent leurs statuts sérologiques, s’ils sont pris en charge, s’ils gens sont traités, ça réduit le risque de contamination d’autres personnes, ça améliore l’état de santé de ces personnes, parce qu’ils sont sous traitement. L’infection à VIH entraine un déficit immunitaire, on peut faire toute sorte d’infections. Or, quand on connaît son statut et qu’on est sous traitement, ça fait que l’immunité augmente. La personne est prête à se défendre contre d’autres germes qui peuvent venir se greffer au cours de cette infection à VIH », a rassuré la pédiatre néonatologiste Pr Diarra YE.

Dans ce contexte marqué par la covid 19 et le terrorisme qui rendent les choses plus difficiles, Pr YE appelle la population à accepter se faire dépister et à se faire prendre en charge convenablement. Quant aux équipes, elle les invite à redoubler d’efforts et à rester engagés dans la prise en charge des enfants infectés par le VIH, un domaine où les pédiatres sont très souvent interpellés.

Presse et Communication du CNOMB

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