De juin à octobre 2020, le Conseil National de l’Ordre des Médecins du Burkina (CNOMB) a pris l’initiative d’aller à la rencontre des Sociétés Savantes, pour connaître de plus près leurs activités et surtout dans le sens de renforcer les liens avec ces structures et l’Ordre des Médecins qui reste la maison mère. Ces cinq mois passés sur le terrain nous ont permis de comprendre que même si les objectifs de ces sociétés savantes sont un peu différents de ceux de l’Ordre, il y a un carrefour important à ne pas négliger : la promotion de l’éthique et la déontologie dans la pratique médicale.
Les Sociétés Savantes sont formées de médecins spécialistes et ces médecins sont tous membres de l’Ordre National des Médecins du Burkina. Ce qui suppose évidemment qu’il y a un rapport entre l’Ordre et ces Sociétés Savantes. Les médecins appartiennent d’abord à l’Ordre des Médecins qui défend leur corporation avant d’appartenir à leurs différentes Sociétés Savantes. L’idée pour ces médecins spécialistes de se réunir en Sociétés vient du fait que la Société permet à des médecins d’une même discipline d’échanger sur l’évolution de la discipline, sur les maladies qui préoccupent, de mettre à jour leurs connaissances et surtout d’avoir une confraternité entre les membres. Au-delà de ces avantages internes, ces Sociétés ont des relations avec d’autres Sociétés au niveau africain ou européen qui leur permettent de suivre l’avancée des choses dans leurs disciplines respectives et de participer à des congrès internationaux.
L’éthique et la déontologie, un dénominateur commun
La mission première de l’Ordre des Médecins étant de réguler la pratique médicale, l’éthique et la déontologie sont alors des valeurs auxquelles l’Ordre tient fermement. Lors de nos visites effectivement, nous avons constaté que chaque Société essaie comme il peut de gérer ces aspects, l’éthique et la déontologie, une manière de poursuivre les buts de l’Ordre des Médecins à travers les Enseignements Post-Universitaires (EPU), lors des congrès qu’elles organisent et dans la pratique quotidienne. Il existe de bons rapports entre l’Ordre des Médecins et les Sociétés Savantes selon les différents responsables, en ce sens que l’Ordre défend la profession, assainie le milieu, résout des problèmes de litiges, fait en un mot œuvre utile. L’Ordre des Médecins est invité lorsque ces Sociétés organisent des activités ou encore interpellé lorsque ces Sociétés sont confrontées à des problèmes dans l’exercice de la médecine. Les Sociétés Savantes prônent le respect du secret médical, le respect du malade, le respect de la dignité humaine. Elles prônent des valeurs de probité, d’honnêteté, de confraternité, etc.
En termes de difficultés, toutes les Sociétés connaissent des difficultés financières et les cotisations des membres sont insuffisantes pour assurer leur bon fonctionnement. Toutes sont unanimes qu’il faut un accompagnement de l’Etat pour leur donner une stabilité fonctionnelle.
A propos des suggestions pour une bonne pratique médicale au Burkina, il est ressorti entre autres, la formation médicale continue pour une mise à niveau régulière des connaissances des médecins, l’acquisition de bons équipements biomédicaux, le renforcement de la collaboration entre le privé et le public, la révision du nombre d’étudiants en médecine, le renforcement du nombre de médecins spécialistes dans certaines disciplines, la prise en charge précoce des malades, l’investissement de l’Ordre des Médecins à l’UFR/SDS à travers la dispensation d’un module sur l’éthique et la déontologie.
Chaque Société défend sa spécialité et chaque Société souhaite le meilleur pour ses médecins tout en les invitant à l’abnégation au travail, au don de soi et à faire de l’exercice de la médecine une réelle vocation.