Dr Georgette SANOU/SANON est Médecin de santé publique admise à la retraite depuis le 23 avril 2022, après 35 ans 9 mois d'exercice. Ceux qui sont fidèles à la Page Facebook de l'Ordre des Médecins ont sûrement remarqué cette femme médecin à travers ses commentaires sur nos publications. Ce qui est intéressant et qui a attiré notre attention, c'est cette belle manière qu'elle a, d'interpeller ses confrères et consœurs à honorer la profession de médecin et de placer le malade au cœur de la prise en charge. Il faut dire tout simplement que Dr SANOU donne des avis constructeurs. Et une telle personne on doit l'approcher pour en savoir plus sur elle et partager ses réflexions avec les médecins et le grand public.
Contactée via WhatsApp, Dr Georgette SANOU a accueilli notre demande d'interview avec plaisir. Déjà à travers les premières lignes d'échanges, nous avons senti que c'était celle qu'on voulait. Dr SANOU a été disponible pour nous.
Son choix de devenir médecin, son parcours professionnel, son investissement pour la création du Centre de Documentation et d'Information sur le Médicament- CEDIM, ses sentiments après une si riche carrière, son avis sur le système de santé burkinabè et sur la situation sécuritaire, sa vie de retraitée sont entre autres les points abordés dans cet entretien avec Dr Georgette SANOU, mère de trois enfants et mamie d'une adorable petite fille.
Interview avec une professionnelle qui a une vision holistique de la santé !
Communication CNOMBF : Si on demandait à Dr Georgette SANOU de se présenter, que direz-vous ?
Dr Georgette SANOU : Je suis Dr Georgette SANON épouse SANOU. Médecin de santé publique option documentation et information thérapeutique admise à la retraite le 23 avril 2022.
Mes compétences professionnelles :
Attributions classiques du médecin généraliste : consulter, diagnostiquer, traiter et suivre les malades de médecine générale.
Compétences additionnelles après formation en santé publique :
- conception et évaluation de projets et programmes de santé publique
- documentation, formation et information pour la promotion de l'usage rationnel des médicaments
- pilotage de la mise en œuvre de l’initiative de Bamako (formateur national des formateurs régionaux sur la politique des médicaments essentiels et l’usage rationnel des médicaments).
- rédaction de documents de formation : bulletin d’information pharmacothérapeutique (la lettre du CEDIM), Guide de diagnostic et de traitement (GDT), Formulaire thérapeutique national (FTN), Modules de formation en gestion des districts sanitaires (FGDS) …
Situation familiale : Mariée - Mère de trois enfants adultes trentenaires, dont l’ainée mariée et mère d’une petite fille de trois ans pour qui je suis Mamie Gâteaux. Nous nous amusons beaucoup à fabriquer des gâteaux en sable pour jouer et ensuite avec de la farine pour manger.
Pourquoi avez-vous fait le choix de devenir médecin ?
Le choix de devenir médecin a été fait sur conseil de mon chef établissement secondaire (Collège Tounouma garçons) à Bobo-Dioulasso sur la base de mes notes en sciences naturelles (SVT actuellement).
En classe de terminale les élèves avaient un entretien avec des conseillers à l’orientation du Ministère en charge de l’éducation nationale sur les priorités du pays, la disponibilité des structures d’enseignement supérieur et des bourses d’études supérieures.
Chaque élève faisait trois propositions. Mes propositions et (motivations) étaient :
1er Industrie alimentaire (je pensais à alléger les taches des femmes en cuisine avec des plats précuits ou en conserve),
2ème Pharmacie (le pharmacien était un magicien avec les médicaments pour le bien être sanitaire),
3ème Médecine (le médecin était un peu la main de Dieu pour améliorer et prolonger la vie).
Après mon admission au baccalauréat le chef d’établissement m’a informé de mon affectation à la Faculté mixte de médecine pharmacie et chirurgie dentaire de l’Université de Dakar Sénégal.
J’ai donc étudié la médecine à Dakar de 1978-1986. Etudes sanctionnées par une Thèse de doctorat d’état en médecine : le 16 juin 1986. Sujet : Politique des médicaments essentiels de l’OMS.
Parlez-nous de votre parcours professionnel depuis l’obtention de votre Doctorat en Médecine jusqu’à votre admission à la retraite ?
Intégration à la fonction publique : 14 juillet 1986.
Deux villes d’exercice (Bobo-Dioulasso et Ouagadougou) avec de nombreuses missions de formations, évaluations, et supervisions à l’intérieur du pays.
juillet – novembre 1986 (4 mois): médecin généraliste à Ouagadougou / Santé urbaine
novembre 1986 - novembre 1988 (24 mois): médecin généraliste à Bobo-Dioulasso / Santé urbaine / inspection médicale des écoles
13 octobre 1988 - février 1989 (4 mois) : médecin généraliste à Ouagadougou / Santé urbaine :
février 1989–septembre 1990 (18 mois) : Etudes post universitaires : Formation en santé publique / Option : pharmacologie clinique et information thérapeutique à :
- Milan (Italie) Institut de recherche pharmacologique Mario Negri
- et Paris La Revue Prescrire.
- Dans le cadre du Projet Coopération Burkina Faso-Italie: Appui à la mise en œuvre de la politique des médicaments essentiels - Volet information sur les médicaments.
Septembre 1990–octobre 1998 (08 ans)-deux postes d’affectation:
- médecin à Ouagadougou: Centre médical de Samandin 7h-12h.
- et animatrice du Centre de documentation et d’information sur le médicament (CEDIM) 15h-17h.
1998-1999 (12 mois) : médecin de santé publique à Ouagadougou deux postes d’affectation :
- Médecin chef du district de Pissy (Baskuy + Boulmiougou) 7-12h
+ animatrice du CEDIM 15h-17h.
1999–2002 (03 ans):
médecin de santé publique au CEDIM à plein temps
+ Monitrice de TD de pharmacologie UFR SDS.
Mai 2002-mars 2011 (09 ans): médecin de santé publique à la cellule d’appui à la décentralisation du système sanitaire (CADSS). Formateur à la gestion des districts sanitaires.
Mars 2011-octobre 2016 (05 ans) : médecin de santé publique à la Direction de la décentralisation du système de santé (DDSS). Formateur à la gestion des districts sanitaires.
Octobre 2016-octobre 2018 (02 ans) : médecin de santé publique à la Direction des services de santé (DES) / Service appui à l’opérationnalisation des districts sanitaires (SAODS). Coordination de la formation des médecins à la gestion des districts des médecins à la chirurgie essentielle.
Octobre 2018 à avril 2022 (4ans) : médecin de santé publique à la Direction des formations sanitaires publiques (DFSP) / Service appui à l’opérationnalisation des districts sanitaires (SAODS). Mêmes attributions que supra.
23 avril 2022: admise à la retraite de l’administration (35 ans 9 mois d’exercice).
Vous êtes l’une des initiatrices du centre de Documentation et d’Information sur le Médicament-CEDIM. Revenez sur la genèse et toute la détermination qu’il a fallu pour qu’il voit le jour.
Le centre de Documentation et d’Information sur le Médicament
( CEDIM) a vu le jour à la suite d’un protocole d’accord signé le 14 janvier 1988 entre le Gouvernement du Burkina Faso et le Gouvernement de l’Italie.
Cet accord comportait deux volets : le premier porte sur la mise en place d’une unité de production de solutés massifs (MEDIFA) ; le second sur la création du CEDIM.
Selon cet accord, le CEDIM serait animé par deux cadres burkinabés et aurait pour mission :
- L’évaluation continue de la littérature médicale ;
- Le soutien technique aux commissions thérapeutiques nationales et régionales.
- L’épidémiologie du médicament en rapport avec les problèmes sanitaires
- La gestion des programmes de formation et d'information.
Les deux cadres composés d’un médecin et un pharmacien ont effectivement été formés en Italie (Institut Mario Negri de Milan) et en France (Revue Prescrire à Paris) en pharmacologie clinique et en techniques d’information sur le médicament. Cette formation a duré 18 mois pour chacun. Ce tandem devait assurer la complémentarité médecin-pharmacien.
Le CEDIM a ouvert ses portes en août 1990 et a été officiellement reconnu le 03 avril 1991 par décret (raabo AN VIII-066/ FP/ SAN-AS). Ce texte prévoit que le CEDIM est rattaché au secrétariat général du Ministère de la santé et relève du domaine technique de la Direction des Services Pharmaceutiques (DSPh).
Les missions définies par le décret sont :
- La collecte, l’évaluation et la diffusion de l’information scientifique, objective sur le médicament et sur la thérapie en direction des professionnels de la santé et du public ;
- La participation aux activités de formation et d’information, d’éducation et de recherche avec les autres services techniques compétents.
- L’objectif poursuivi par le CEDIM est de promouvoir l’usage rationnel des médicaments par une information objective et scientifique aux professionnels de la santé et au public.
Fonctionnement du CEDIM de 1990 à 2002
Personnel
Le CEDIM était animé jusqu'en 1998 par un médecin et un pharmacien.
Le personnel de soutien comptait un gardien et une femme de ménage pour la sécurité et l'entretien des locaux. Une secrétaire pour les saisies des articles, la tenue de la documentation ainsi que la gestion du courrier. Le personnel de soutien était pris en charge par la coopération italienne jusqu’en décembre 1997. A partir d’août 1998, suite au départ du pharmacien pour le privé (Dr KINTEGA Yamba Jonas fondateur Pharmacie Mamsi à Tenkodogo), le CEDIM a été tenu seulement par le médecin, qui assurait en même temps les tâches administratives, d'encadrement des utilisateurs du centre, et même le ménage.
Matériel
Les locaux du CEDIM étaient situés à proximité du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado OUEDRAOGO de Ouagadougou, non loin de l'Université de Ouagadougou et de l'Ecole Nationale de Santé Publique, une situation géographique stratégique pour favoriser l'utilisation par les professionnels et les étudiants de la ville de Ouaga. Le CEDIM était équipé d’une bibliothèque composée d’ouvrages de base et de nombreux périodiques judicieusement sélectionnés dans le domaine de la pharmacothérapie. Il disposait de matériel informatique et de reprographie et était l’une des rares structures du Ministère de la santé connectée au Téléphone Fax et ensuite au réseau Internet.
Ressources financières
Le centre ne disposait pas de budget, les abonnements, leur renouvellement, l’achat des ouvrages, l’équipement mobilier, ont été assurés par le ministère des relations extérieures de l’Italie jusqu’en décembre 1997.
Ainsi la publication du bulletin a été interrompue en 1998 . Cette publication a été reprise en 1999 et 2000 grâce au soutien financier de l'OMS.
Activités
Les activités menées par le centre étaient :
- Information
- Un service questions/réponses. Une soixantaine de questions par mois provenant des professionnels de santé et portant sur divers aspects de la thérapie et des médicaments étaient traitées.
- participation aux commissions d’enregistrement des médicaments et aux Commissions de sélection des listes nationales de médicaments essentiels du Burkina.
- conduite d’études sur l’utilisation des MEG.
- L'encadrement des stagiaires pour la préparation de mémoires et thèses, en médecine, pharmacie
- La publication d'un bulletin trimestriel dénommé la lettre du CEDIM. 1er numéro en 1995 quinze (15) numéros ont été publiés en fin 2002 . Le bulletin a une percée internationale. En effet Il fait partie du réseau de l’International Society of Drug Bulletins (ISDB)
- Formation
- Les animateurs du CEDIM ont été membres du noyau central de formation de formateurs à la mise en œuvre de l’Initiative de Bamako et la rationalisation de la prescription médicale. Ils ont eu à animer de nombreuses sessions de formation sur la rationalisation de la prescription, la gestion des Médicaments Essentiels Génériques (MEG) à l'intérieur du pays.
Partenariat
Sur le plan technique le CEDIM était soutenu par la Revue Prescrire de Paris, l’Institut Mario Negri de Milan, la Société Internationale des Bulletins Indépendants (ISDB).
Le centre est le terrain de stage des étudiants médecins et pharmaciens préparateurs en pharmacie en matière d'information pharmacothérapeutique.
Difficultés
Le financement de la coopération italienne a pris fin en décembre 1997 mettant en péril les renouvellements des abonnements, la prise en charge du personnel de soutien ainsi que l’édition de la lettre du CEDIM.
La communication internationale a été suspendue depuis les restrictions opérées par le gouvernement du Burkina Faso.
Le statut du CEDIM est resté flou rendant difficile son autonomisation
-A partir de septembre 1997 le CEDIM a fonctionné avec un seul animateur sollicité à d’autres tâches de la DSPh, rendant la réalisation de ses propres activités difficile
- le local qui abrite le CEDIM était vétuste et exigu
le mobilier insuffisant pour contenir la documentation existante
le matériel informatique et Bureautique dépassé et constamment en panne
Evolution du CEDIM
Cessation de service au CEDIM le 9 juillet 2002 pour la Cellule d’appui à la décentralisation des services de santé (CADSS) ; restée membre du Comité de Rédaction du bulletin d’information La lettre du CEDIM jusqu’en fin 2022.
Ancrage actuel agence nationale de régulation pharmaceutique (ANRP)
Est-ce que vos objectifs professionnels ont été atteints ? Pourquoi ?
De nombreux éléments de satisfaction :
- Lors de la pratique clinique lorsque le malade soulagé ou guéri de son mal disait avec un large sourire MERCI DOCTEUR.
- Lors des suivis et supervisions le nombre et la qualité des actes opératoires réalisés par les médecins formés en chirurgie essentielle pour la réduction de la mortalité et la morbidité dans les zones rurales.
- Les indicateurs de santé relevés par les équipes cadres de districts, même si tout est remis en question avec l’insécurité.
- Décorée dans l’Ordre National du 11 Décembre 2016 (décret N 2016_1105PRE/GC) du 5 Décembre 2016.
De ce parcours professionnel, avez-vous un goût d’inachevé ? Que retenir de ce parcours ?
Au niveau personnel : Je ne regrette pas mes études en médecine, au moins je comprends le fonctionnement de l’organisme et les mécanismes des pathologies, ce qui me permet de ne pas trop angoisser en cas de souci de santé pour moi même ou ma famille.
Au niveau public : Je pense avoir apporté ma modeste contribution à l’amélioration de la santé des habitants de mon pays par l’administration de quelques soins cliniques et l’élaboration de stratégies sanitaires adaptées.
Gout d’inachevé : La culture africaine dit que l’être humain est neuf pas dix.
J’aurais voulu faire le point sur l’opérationnalisation des districts sanitaires et proposer une redéfinition du district sanitaire.
De nombreuses plaintes sur la qualité des soins curatifs ce qui amènerait de nombreux patients à s’adresser directement à la pharmacie. La non consultation de professionnels formés ne permet pas de poser un diagnostic correct et donc un traitement irrationnel.
A votre avis, quels sont les défis pressants dans le Système de santé burkinabè ?
Le contexte sécuritaire a entrainé un grand recul dans tous les domaines au plan national.
Les défis pressants pour le système de santé, j’en vois quatre :
1- le développement de la santé communautaire dans les zones à déficit sécuritaire important qui est déjà en cours d’application, avec la formation d’acteurs sanitaires locaux proches des populations. Cette stratégie permettra d’identifier les soins d’urgence élémentaires d’informer les populations sur les soins de santé de base, la majorité des problèmes de santé peut être prévenue ou traitée par des mesures d’hygiène individuelle et collective.
2- la promotion de la communication en santé informer les populations sur :
- infrastructures et types de soins disponibles
- circuit des malades
3- le renforcement de la base de la pyramide sanitaire qui est le district sanitaire où sont pris en charge plus de 80% des problèmes de santé de la majorité de la population. Le dépistage précoce des maladies réduit la survenue des cas graves. Ceci permet de désengorger les niveaux supérieurs de soins et réduire les évacuations sanitaires à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
4- Redonner la cohérence au système de santé car qui dit système dit que les différents éléments doivent bénéficier des mêmes égards. Actuellement il y a un sentiment de frustration des professionnels de santé qui sont hors de la fonction publique hospitalière, et une grande démotivation. Et ce d’autant plus que ces exclus sont chargés d’élaborer et évaluer des protocoles qui sont mis en application dans les structures de soins. La loi sur la fonction publique hospitalière devra être relue lorsque la situation sécuritaire sera stable.
Qu’est-ce qu’un bon médecin pour Dr SANOU
Un médecin qui soigne selon les principes de la déontologie médicale contenus dans le serment d’Hippocrate.
Le serment en rappel :
En présence des Maîtres de cette École, de mes chers condisciples,
je promets et je jure, au nom de l'Être Suprême,
d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité, dans l'exercice de la Médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent, et n'exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail.
Admis dans l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s'y passe, ma langue taira les secrets qui me sont confiés,
et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime.
Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants l'instruction que j'ai reçue de leurs pères.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ! Que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si j'y manque !
Aujourd’hui, le Burkina Faso vit une insécurité qui rend difficile la pratique médicale à certains endroits, quel effet cela produit-il en vous ? Qu’est-ce qui peut être fait selon vous ?
J’ai le cœur serré de voir la souffrance des populations qui n’aspiraient qu’à une vie paisible pour tirer leur pitance de la terre léguée par leurs ancêtres.
Dans les années 1990 à 2010 dans le cadre des missions de formation supervision et évaluation avec mes collègues et collaborateurs nous avons pratiquement fait le tour du Faso en toute sécurité.
Cependant il y a de l’espoir. La situation évolue positivement depuis le début du mois de mars 2023. Il faut féliciter et encourager l’équipe gouvernementale actuelle.
Quelles sont vos activités de retraite ?
Personne occupée au foyer (POF) : ménage, cuisine
Social
- Visites du voisinage personnes âgées, conseils pour les soins.
- Visites en grande famille à Bobo-Dioulasso
- Réunion avec des associations caritatives
Beaucoup de loisirs :
- Sport de maintien : marche, étirements.
- Télé documentaires sciences et histoire (pas de télénovelas, ni films de violence)
- Rédaction de mémoires généalogie familiale.
- Lecture journaux grand public, littérature africaine.
- Zapping internet
Mise à jour des connaissances :
- Adaptation de cours de formation déjà réalisés
- Lecture de revues de santé,
- Encadrement de thèses et mémoires d’étudiants
Qu’est-ce que vous faites concrètement dans le domaine de la communication ?
Promotion dans mon entourage de l’hygiène individuelle et collective environnementale (focus sur le recyclage et lutte contre les plastiques).
Deux défauts ?
C’est mon entourage qui peut les identifier.
Sinon je pense que j’ai travaillé du mieux que je pouvais et je me comporte avec respect envers mon prochain.
Je prends mon temps pour mon travail, je ne travaille pas sous pression, ayant été victime d’un AVC en février 2000.
Deux qualités ?
Même réponse. C’est mon entourage qui peut les identifier.
Un message à l’endroit des médecins ?
Améliorer la qualité de l’accueil dans les structures de santé le public comme le privé, il y a de nombreuses plaintes.
Mettre le patient au centre des soins. La démarche centrée sur le patient s'appuie sur une relation de partenariat avec le patient, ses proches, et le professionnel de santé ou une équipe pluriprofessionnelle pour aboutir à la construction ensemble d'une option de soins, au suivi de sa mise en œuvre et à son ajustement dans le temps.
Il est vrai qu’il y a beaucoup de malades, il est aussi vrai qu’il y a beaucoup de médecins dans les centres de santé, il faut s’organiser. J’insiste auprès des jeunes confrères à être très compétents (maitriser les pathologies et la thérapeutique) et se mettre à jour régulièrement car la science évolue vite. Ecouter, examiner les malades et communiquer avec eux. Certains patients disent que les jeunes médecins sont la génération échographie scanner, ils ne ressentent pas l’empathie qu’ils attendent face à leurs souffrances. Le médecin doit soigner les malades et non les maladies. (C’est le constat de Georges Canguilhem dans son livre Le Normal et le Pathologique (1943) on ne soigne pas une maladie mais un sujet malade. La subjectivité du patient est une dimension essentielle à prendre en compte, à travers une approche plus holistique, plus «globalisante» du soin )
Vos souhaits pour le Burkina ?
Que la sécurité revienne !
CNOMBF