« Ce que je souhaite, c’est que nous nous regroupions tous au sein de la Société Burkinabè d’ophtalmologie », Pr.Ag Ahgbatouhabeba ZABSONRE/AHNOUX
Pr.Ag Ahgbatouhabeba ZABSONRE/AHNOUX est l’actuelle Présidente de la Société Burkinabè d’Ophtalmologie et le 3e médecin à diriger ladite société. Médecin depuis janvier 1988 après ses études en France, elle devient ophtalmologiste en 1995 à Abidjan après un cursus d’internat. D’abord Assistant, puis Maitre Assistante en Côte d’Ivoire, elle rejoint après un certain temps son époux au Burkina et devient Pr.Ag en 2012. Présidente de la Société Burkinabè d’ophtalmologie, Pr ZABSONRE fait de son mieux pour réussir sa mission et met surtout en pratique tout son savoir pour une bonne santé oculaire des Burkinabè. Cette semaine, nous sommes allés à la rencontre de la Société Burkinabè d’Ophtalmologie avec Pr ZABSONRE dans la rubrique ‘’Chez nous Médecins’’.
Presse et Communication du CNOMBF : vous êtes l’actuelle Présidente de la Société Burkinabè d’Ophtalmologie, comment avez-vous accédé à ce poste de responsabilité ?
Pr.Ag Ahgbatouhabeba ZABSONRE/AHNOUX : il s’est trouvé que le Pr MEDA est parti et il n’y avait pas beaucoup de candidats. Il m’a donc été demandé d'être Présidente de la Société Burkinabè d’Ophtalmologie je me suis dit pourquoi pas ? Je voulais voir ce que je pouvais faire pour la Société Burkinabè d’Ophtalmologie, en matière de santé oculaire pour mon pays.
Professeur, qu’est-ce que la Société Burkinabè d’Ophtalmologie ?
La Société Burkinabè d’Ophtalmologie est une société scientifique médicale à but non lucratif. Il regroupe tous les médecins ophtalmologistes du Burkina Faso. Elle siège à Ouaga. Elle a été créée le 10 décembre 1992 à l’issue d’une Assemblée générale constitutive et enregistrée au ministère de l’Administration Territoriale le 17 janvier 1996. Je suis entourée par un secrétaire général, Dr Pierre DjIGUIMDE qui est très actif, par une trésorière, très active aussi, Dr Yolande TAPSOBA, la fille de Dr Virginie TAPSOBA, par un Vice-Président, le Professeur Agrégé Wenceslas Jean DIALLO de Bobo Dioulasso. Nous avons dit que la Société Burkinabè d’Ophtalmologie concerne tout le Burkina, et quand nous faisons des réunions ceux de Bobo Dioulasso viennent et il faudrait que nous puissions d’ailleurs aller tenir des réunions à Bobo Dioulasso aussi ou ailleurs au Burkina. Avec des collaborateurs aussi actifs, aussi impliqués, je suis bien contente d’être la Présidente de la Société Burkinabè d’Ophtalmologie. Nous sommes environ 44 Ophtalmologistes pour tout le Burkina. Normalement, tout médecin ophtalmologiste est membre de la société, mais pour être membre actif, il faut régler ses cotisations et malheureusement, nous ne sommes pas nombreux à régler les cotisations. Il faut aussi venir aux réunions et participer aux activités.
Pourquoi une Société Burkinabè d’Ophtalmologie ? L’intérêt ?
On voulait d’abord regrouper tous les médecins ophtalmologistes du Burkina Faso pour participer au maintien de la bonne santé oculaire au Burkina Faso, en Afrique et aussi dans le monde. Cela nous permet ainsi d’étudier toutes les sujets qui seraient en rapport avec les pathologies de l’appareil visuel, c'est à dire de l'œil, de ses annexes, de l'orbite et des voies visuelles. Cette association permettrait et permet d’aider les membres et de favoriser leur cohésion dans l’exercice de leur profession. Cette société a également pour but de collaborer avec les ONG dans le cadre de la lutte contre la cécité au Burkina Faso. Elle œuvre aussi à des liens de coopération, de coordination avec la Société Africaine Francophone d’Ophtalmologie, la SAFO, avec la Société Française d’Ophtalmologie et toutes les autres Sociétés ayant des objectifs similaires. Nous collaborons étroitement avec la SAFO dont nous sommes membre à part entière. Chaque année, la SAFO organise un congrès où nous participons activement . Nous collaborons aussi avec la Société Française d’Ophtalmologie, et chaque année, il y a plusieurs membres de notre société qui vont au congrès de la SFO. Nous sommes aussi affilié à la ICO qui est un organisation mondiale des ophtalmologistes . Voilà en gros ce qu’on peut dire.
Quelles sont les activités que vous menez ?
Il y a la formation continue des membres et pour ce faire il est organisé des congrès, des enseignements postuniversitaires surtout pour les membres de la Société Burkinabè d'Opthalmologie mais aussi pour les agents de la santé : Tous les médecins généralistes ou spécialistes, les Attachés de santé en ophtalmologie. Nous faisons aussi des campagnes de dépistages, des campagnes de sensibilisation à la télévision ou à travers les journaux et les radios . Nous les avons faits pour les journées mondiales pour la vue et pour le glaucome et lors des congrès, nous passons à la télévision, dans les différentes radios, dans les journaux, etc.
En matière de pratique médicale, d’éthique et de déontologie, comment vous prônez le respect de ces notions auprès des médecins de votre société ?
Nous sommes la Société Burkinabè d’Ophtalmologie qui regroupe les médecins et les médecins sont affiliés au Conseil national de l’Ordre des médecins. Au niveau de l’Ordre des médecins, il y a le code d’éthique et de déontologie, qui s'applique ainsi à nous autres médecins ophtalmologistes. Et s’il y a un non-respect de ce code, nous pouvons en tant que Société Burkinabè d’Ophtalmologie interpeller l’Ordre des médecins pour que l’intéressé soit contacté et que des conseils lui soient prodigués quand ça s’avère nécessaire, quand il y a un problème quelconque entre nous de non-respect entre nous ou vis-à-vis d’un patient et qu’on est informé, au début ou à la fin d’une réunion de la SBO, la question est évoquée pour que tous les membres prennent conscience.
Quelles sont les valeurs que vous prônez au sein de la société ?
C’est surtout la bonne pratique de l’ophtalmologie parce que ce que nous voulons d’abord, c’est la santé oculaire des Burkinabè. Il y a aussi le respect du Code d’éthique et de déontologie, le respect mutuel et la solidarité. Tout ce qui est utile pour le bien vivre ensemble et la prise en charge adéquate du patient.
Vos relations avec les autres sociétés savantes ? Vos relations avec l’Ordre des Médecins ?
Nous participons au congrès des autres sociétés savantes par notre présence et par des communications. Par rapport à l’Ordre des Médecins, lors des réunions ou des assemblées de l’Ordre des Médecins ou encore lors de ses formations continues, nous, en tant que Présidente de la Société Burkinabè d’Ophtalmologie, rappelons à tous les membres ces évènements et nous les incitons à participer.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Elles sont d’abord financières, parce qu’il faut mener des activités comme les sensibilisations, les dépistages, les formations continues et il nous faut de l'argent pour cela. Vu que c’est une société à but non lucratif, nous sommes obligés de chercher qui peut nous accompagner pour pouvoir mener à bien ces activités. Certes, il y a les cotisations, mais elles ne sont pas très élevées. Le fait de ne pas avoir de moyens financiers peut perturber nos activités. Autre difficulté, c’est de pouvoir réunir tout le monde. Lors des réunions, il n y a pas beaucoup d’ophtalmologistes qui participent, parce que chacun a ses activités personnelles et ça nous pose problème.
Des Conseils en tant que Présidente de la Société Burkinabè d’Ophtalmologie ?
Il faut aimer ce métier, il faut aimer les patients pour pouvoir bien les traiter et suivre les formations continues, afin de ne pas être dépassé par l'évolution des pratiques médicales . La médecine évolue et s’il n y a pas de formation continue, on est dépassé et ce sont des mauvaises pratiques qu'on appliquent et donc un mauvais traitement pour le malade. Il faut aimer son travail. C’est en quelque sorte une vocation.
Vos souhaits ?
Ce que je souhaite, c’est que nous les ophtalmologistes, nous nous regroupions tous au sein de la Société Burkinabè d’ophtalmologie. Nous sommes 44 ophtalmologistes mais tous ne sont même pas dans la société, parce qu’ils ne sont pas inscrits. Il y a aussi ceux qui sont inscrits et qui ne cotisent pas. Nous aurions aussi aimé que tout le monde puisse s’impliquer dans les différentes activités de la société et puis ce que nous aurions aimé pour notre société, c’est qu’il y ait une bonne confraternité.
Presse et Communication du CNOMBF