La relation entre le médecin et son patient est au cœur de l’activité médicale. Le médecin doit chercher à favoriser une relation de confiance mutuelle entre lui et son patient, fondement essentiel de la relation médicale. La confiance mutuelle entre le médecin et son patient, nous en parlons cette semaine dans la rubrique ‘’Chez nous Médecins’’ avec Dr Emmanuel SAVADOGO, promoteur du Cabinet Médical ‘’Saint Sauveur’’.
Confiance mutuelle entre le médecin et son patient, c’est quoi une relation de confiance Docteur ?
Dr Emmanuel SAVADOGO : une relation c’est une sorte de communication, d’interaction, de connexion entre deux individus. Dans notre situation, c’est entre un médecin et son patient, ce qui fait que quand on parle de relation de confiance, c’est une relation entre les deux qui doit se faire dans la confiance. Dans notre cas, c’est une relation qui est avant tout professionnelle. On a deux individus, un expert qui est le médecin, détenteur du savoir, et le 2nd qui est le patient qui vient avec une demande, un problème de santé et qui pense trouver une solution en s’adressant au médecin. De la qualité de la confiance entre les deux, cette relation pourra par la suite se transformer. La confiance c’est un autre aspect, c’est avant tout un sentiment, c’est la foi en quelque chose, la foi en quelqu’un. Dans notre contexte, c’est une relation de confiance entre le médecin et son patient. Cette relation de confiance doit être mutuelle. L’un ou l’autre doit avoir confiance en l’autre. Le médecin doit avoir confiance en son patient, ainsi, il pourra être plus attentif à la demande du patient, et plus attentif aux soins qu’il va fournir aux patients. D’un autre côté aussi, le patient doit avoir aussi confiance à son médecin, parce qu’il pourra être plus coopérant. Il pourra parler facilement de son problème, que ce soit son problème physique ou moral. Ça doit être une confiance mutuelle pour favoriser cette inter action, pour favoriser cette qualité des soins, pour favoriser une bonne observance chez le patient. Cette confiance va briser la barrière entre les deux, on recherche le même objectif, une meilleure qualité de vie du patient, une relation plus équilibrée.
Comment instaurer cette relation de confiance entre le médecin et le patient ?
De prime abord, nous, on est un peu formé. Dans les deux ou trois premières années, on fait des formations en psychologie, on apprend à recevoir les patients, à les mettre en confiance avant toute autre démarche. Pour créer cette confiance, il faut un minimum d’égards. C’est avant tout le cadre qui crée la confidentialité, qui permet au patient de formuler sa demande sans crainte, il faut un cadre qui soit assez bien rangé, le comportement du médecin, la posture, il ne faut pas avoir la posture de Chef qui commande, le visage qui commande, il faut casser la barrière pour que la relation entre les deux puisse bien se faire. Il y a l’attitude du médecin, le médecin doit être disposé à écouter le patient, le laisser présenter son problème en ses termes, quitte à intervenir de temps à temps pour clarifier certains propos. A la fin, on pourra reprendre le problème du patient pour s’assurer qu’on a bien compris le problème. C’est l’empathie, ça fait avancer, ça met le patient en confiance. Il faut éviter de porter un jugement. Il faut faire le travail correctement, examiner correctement le patient, lui expliquer le geste pour qu’il puisse aussi comprendre la démarche du médecin. Il faut que ça soit partagé.
Pourquoi doit-on expliquer le soin au patient ?
Depuis un certain temps surtout avec l’avènement du VIH, on s’est rendu compte que la relation directe médecin-patient n’était pas suffisante pour assurer une bonne prise en charge. Il fallait faire intervenir d’autres personnes à l’image des associations. On doit expliquer le soin au patient pour obtenir son consentement. C’est comme un contrat entre le médecin et son patient pour mettre en œuvre les soins. Il faut donc le consentement éclairé du patient. L’autonomisation du patient, dans cet objectif d’autonomisation, le patient doit connaître sa maladie, connaître les médicaments, leurs effets secondaires, pouvoir même prendre en charge certains effets secondaires, il faut que le patient soit volontaire pour prendre son traitement, pour améliorer la qualité des soins, il faut expliquer les soins au patient.
Comment maintenir cette relation de confiance avec son patient ? L’intérêt ?
L’intérêt est avant tout réciproque. Moi, je veux obtenir une efficacité du traitement, il faut que j’explique au patient comment il doit prendre ses médicaments. Le patient veut sa guérison, il faut qu’il écoute comment il doit prendre ses médicaments. L’intérêt est réciproque. Cette relation doit être basée sur la confiance. Dans un premier temps, c’est les échanges d’adresses, ils peuvent communiquer sans se voir, le médecin doit avoir un emploi de temps clair pour le patient. Le médecin doit toujours renforcer ses compétences. Les patients s’instruisent eux-mêmes. Le médecin doit avoir une culture la connaissance. Ça maintient la confiance. De la relation de confiance, ça peut venir à une relation d’amitié. Donner des rendez-vous aussi.
Un mot de fin
C’est vraiment fondamental la confiance entre le médecin et le patient pour la qualité des soins. C’est quelqu’un qui vient avec un problème et il sait que par lui-même il ne peut pas résoudre, il vient voir quelqu’un pour l’aider, donc votre aide, si vous ne mettez pas de la forme, il n’en voudra pas. Mais si vous y mettez de la forme, tout le monde sort gagnant. C’est ça l’essentiel de la relation entre le patient et le praticien. A la fin tout le monde sort gagnant et est satisfait.
Presse et Communication du CNOMBF