Pr Rambré Moumini OUIMINGA devient Docteur en médecine le 12 juillet 1969 à Dakar, Chirurgien des hôpitaux en 1974, puis premier Pr Agrégé de Haute Volta en 1977. Un monument de la médecine, Pr Rambré Moumini est le Père Fondateur de la Faculté de Médecine de Haute Volta, actuel Burkina Faso en 1981, Père Fondateur de la Faculté de Médecine de l’Université Saint Thomas d’Aquin de Saaba en 2004 et ancien Secrétaire Général du CAMES. Il a aussi été l’un des premiers membres et Président du Comité d’Ethique National. Commandeur de l’Ordre National du Burkina Faso, Doyen Honoraire de l’UFR des Sciences de la Santé, le Professeur émérite de l’Université de Saaba, le Docteur Honoris Causa en 1997, de l’université François Rabelais de Tours, Pr OUIMINGA est une grande figure de la médecine au Burkina Faso. Celui grâce à qui des milliers de jeunes Burkinabè ont pu réaliser leurs rêves de devenir médecins. Témoignages et reconnaissance de ses collaborateur, ancien élève et fils !
L’idée de création d’une institution universitaire de formation de médecins est née d’un constat qui a fait ressortir de gros problèmes de couverture sanitaire, celle-ci étant manifestement insuffisante.
Pr Rambré Moumini OUIMINGA, Père Fondateur de la Faculté de Médecine du Burkina : « Parlant de la création de la Faculté de Médecine, il faut dire qu’elle a d’abord été politique. Le ministre de la santé à l’époque a constaté que le nombre des étudiants augmentait à l’Université et surtout auparavant le nombre ayant également augmenté de façon exponentielle à Dakar, a souhaité que la Faculté de Médecine se crée à Ouagadougou ; d’abord au regard du nombre des d’étudiants grandissant et ensuite à propos des bourses, qu’il fallait aussi économiser. Ce, faisant, le Gouvernement a mis en place une commission nationale mixte composée de plusieurs membres pluridisciplinaires, économistes, médecins, enseignants etc. Les conclusions des travaux de la commission nationale chargée de la mise en place de l’école ont été couronnées par la prise en conseil des ministres d’un décret en 1980, portant création de l’Ecole Supérieure des Sciences de la Santé (ESSSA). La mission de cet établissement comprenait les sections de médecine, pharmacie, odontostomatologie, et techniciens supérieurs. C’est la section médecine qui fut la première ouverte en 1981. Nous avons donc commencé a recruté des étudiants de 1ère année et de 7e année. Mise en place en novembre 1981, l’ESSSA est devenue Faculté des Sciences de la Santé (FSS) en 1993, puis aujourd’hui Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé. La conception de la Faculté de Médecine a été d’abord un rêve individuel, pour ensuite devenir une réalité. Aujourd’hui, la satisfaction est totale car ces étudiants occupent des fonctions de qualité.
Pour la Faculté de Médecine de l’Université Saint Thomas D’Aquin de Saaba, elle nous a été proposée par la Haute Hiérarchie religieuse. Elle est venue demander notre contribution pour les aider à mettre en place une Faculté de Médecine. Nous nous sommes entendus sur le principe de la formation, ensuite sur la mise en place des locaux et sur le personnel. Nous avons travaillé ensemble et personnellement j’ai participé jusqu’à la 3e promotion, dont la 1ère promotion sortie en 2013. Nous sommes fiers de la formation de nos étudiants, qu’ils soient à Abidjan ou à Dakar, ils occupent de bons rangs. Pour les jeunes, je dis toujours, il faut savoir inventer ou périr ».
Pr Mamadou SAWADOGO, Doyen Honoraire de l’UFR SDS, collaborateur de Pr OUIMINGA
‘’Le Pr OUIMINGA a été une inspiration pour ma carrière professionnelle’’
« Pr OUIMINGA, je le connais très bien. Quand je suis arrivé en 1984 après ma spécialisation, c’est lui qui m’a conseillé de rejoindre l’université en me recrutant comme Assistant. Notre histoire, nous avons un patron commun, Pr OUIMINGA a préparé son agrégation avec le Pr GOISIER qui est Anatomie-Chirurgien et son patron. J’ai fait ma formation de spécialisation à la Faculté de Médecine de Tours aussi où le Pr GOISIER était Doyen de la Faculté. Quand il a vu qu’il y a un jeune Burkinabè qui est arrivé, il m’a pris dans ses bras, il m’a parlé du Pr OUIMINGA, j’étais comme le petit frère du Pr OUIMINGA qui est venu chez le papa, le Pr André GOISIER. Grâce au fait que le Pr OUIMINGA était passé devant lui, le Pr GOISIER a été particulièrement attentionné sur ma carrière, tant sur le plan professionnel que sur le plan social. Le Pr OUIMINGA a été une inspiration pour ma carrière professionnelle. Il est presque mon père spirituel. C’est quelqu’un qui est droit, qui vient sur le respect des valeurs morales. Il n’y a pas trop de gens comme le Pr OUIMINGA dans notre monde actuellement. Il ne cherche pas la richesse matérielle. C'est lui qui a créé la Faculté de Médecine de Ouagadougou, c'est lui qui a encore créé la Faculté de Médecine de Saaba, Il a aussi été l’un des premiers membres et Président du Comité d’Ethique National. Il aurait pu rester en France, être un bon Chirurgien et se faire de l’argent, surtout qu’en ce temps, il n’y avait pas de carte de séjour. Pourtant, il savait qu’en revenant il allait perdre beaucoup matériellement et effectivement il a beaucoup perdu, parce qu’il a voulu respecter une éthique de vie, une éthique professionnelle. C’est essayer d’apporter à travers sa profession quelque chose pour les générations futures. C’est quelqu’un qui, dans sa carrière a vraiment apporté quelque chose sur le plan scientifique. Je pense que du point de vue moral, il est un exemple. Mon comportement sur le plan professionnel a été un peu coloré par la rigueur du Pr OUIMINGA, puisque d’après que quand tu es rigoureux, tu es méchant, alors que ce n’est pas le cas. J’ai été très rigoureux quand j’étais Doyen de la Faculté, et je pense que j’ai apporté quelque chose ; après j’ai été Chef du Département du laboratoire de biologie du CHU Yalgado Ouédraogo et tout ça, c’est en m’inspirant de la démarche du Pr OUIMINGA. Ce que je lui souhaite, c’est que les valeurs qu’il a voulu défendre sur cette terre, qu’il puisse accomplir le maximum avant de quitter cette terre. C’est un Grand Homme ».
Pr Charlemagne OUEDRAOGO : ancien élève de Pr OUIMINGA, Président de l’Ordre National des Médecins du Burkina
‘’C’est une personne que le Burkina ne pourra jamais remercier’’
« Une phrase célèbre du Pr OUIMINGA : travaillez jusqu’à ce que mort s’en suive. C’est sa phrase fétiche à chaque fois qu’il voyait les étudiants dans les couloirs ou dans les arbres en train d’étudier. C’est pour dire que vous ne devez pas relâcher ; quel que soit ce qui doit arriver, vous devez étudier si vous voulez réussir en médecine. C’est une grande personnalité de la médecine qui nous inspire et qui a été un modèle pour nous, pour son engagement, son courage, son abnégation au travail et son esprit de partage. Il a partagé pendant des années tout ce qu’il savait en médecine avec la jeune génération qu’il a eu à former. Il a créé toutes les opportunités pour que nous puissions faire de la médecine de qualité. Il a développé beaucoup de partenariats qui ont profité aux Burkinabè et au Burkina Faso. Aujourd’hui si le Burkina compte des médecins dans toutes les provinces, dans tous les centres médicaux, nous le devons au Pr OUIMINGA. C’est une personne que le Burkina ne pourra jamais remercier pour ce qu’il a fait sans politique, sans esprit syndical. Il a travaillé à rassembler tout le monde autour d’un objectif commun, la médecine, la formation. Le Pr OUIMINGA a fait de sorte qu’il ait le concours de l’internat au Burkina. Nous retenons de lui une personne rigoureuse. En tant que Président de l’Ordre des Médecins du Burkina, nous n’avons pas de mot pour vous remercier. Pr OUIMINGA, nous vous resterons reconnaissants pour toujours et tous ceux qui viendront faire la médecine et qui ne vous connaissent pas, sauront qu’ils ont fait la médecine grâce à l’engagement du Pr Rambré Moumini OUIMINGA ».
Dr Habib Abdoul Karim OUIMINGA, Neurochirurgien au CHU de Tengandogo, fils de Pr OUIMINGA
‘’ Je garde l’image de quelqu’un d’humain, d’un bon père et d’un bon grand-père aussi’’
« Je dirai qu’au début, la rigueur à laquelle il m’imposait, je l’acceptais un peu mal. Mais aujourd’hui, je pense que je ne regrette pas. Cette rigueur me sert aujourd’hui en tant que Chirurgien. Je garde aussi l’image d’un excellent professeur. Certes, c’est mon père, mais il m’a aussi enseigné. L’image de quelqu’un d’humain, d’un bon père et d’un bon grand-père aussi. Je garde de très bons souvenirs. J’ai voyagé dans certains pays, Dakar, Abidjan, Paris, les gens se souviennent de lui et les gens m’en parlent. On parle en bien du premier Orthopédiste qui est à l’origine de la Faculté de Médecine et c’est quelque chose qui est formidable. Il a toujours été direct dans ce qu’il pense, il vous dira ce qu’il pense mais il n’est pas violent, par contre difficile à convaincre. Pour mériter sa confiance, il faut avoir certaines qualités : Il faut être un gros travailleur, honnête et discipliné. Il a eu beaucoup de difficultés qu’il a pu surmonter grâce à Feu ma maman, nous ses enfants et aussi ses frères et sœurs, certains de ces amis le Feu Pr TOGUEGNINI, le Feu Pr SANOU, Pr Hilaire TIENDREBEOGO. Pour ma part, ce sont des bénédictions et lui demander pardon pour toutes les fois où j’ai failli en tant que fils et étudiant ».
Presse et Communication du CNOMBF