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Pr Edgar OUANGRE

Pr. Ag Edgar OUANGRE est un médecin chirurgien généraliste au CHU Yalgado OUEDRAOGO.  Il est le Président de la Société Burkinabè de Chirurgie. Docteur en médecine en 1997, il va d’abord travailler comme médecin généraliste de 1999 à 2002 au Centre Hospitalier Régional de Dédougou et au Centre Médical avec Antenne Chirurgicale de Tougan. C’est en étant à Tougan qu’il a été admis au concours professionnel pour la spécialisation. Une spécialisation qui se fera au Togo, au Burkina et en Allemagne pour devenir Chirurgien Généraliste en 2006 au Burkina. Dr Edgar OUANGRE à l’époque, est réaffecté au Centre Hospitalier Régional de Dédougou en tant que Chirurgien généraliste et y reste jusqu’en Août 2010, avant de rejoindre l’université comme Assistant et devient Hospitalo-Universitaire. Pr. Ag depuis 2016, Pr OUANGRE est l’actuel Président de la Société Burkinabè de Chirurgie et son objectif est clair : promouvoir cette discipline de façon générale au Burkina.  Cette semaine, nous découvrons  ladite société.

 

Presse et Communication du CNOMB : Qu’est-ce que la Société Burkinabè de Chirurgie Professeur ?

Pr. Ag Edgar OUANGRE : la Société Burkinabè de Chirurgie est une Société savante qui a été créée en 2007 et son premier Président était le Pr SANO Daman qui est actuellement admis à la retraite. La Société Burkinabè de chirurgie regroupe la chirurgie et les spécialités chirurgicales.

 

Pouvez-vous revenir sur la genèse ?

Depuis plusieurs années, il y a eu des tentatives de création d’une société savante en chirurgie, qui n’a pas pu voir le jour et c’est en 2007 que sur insistance de notre Maître le Pr SANO Daman, nous avons pu créer la Société Burkinabè de Chirurgie. A l’époque, il n’y avait que la Société Burkinabè de Gynécologie Obstétrique et en ce qui concerne la Chirurgie et les autres spécialités chirurgicales, il n’y avait pas de Société savante. Donc au départ, la Société Burkinabè de Chirurgie était censé réunir tous les domaines de la chirurgie, y compris la Chirurgie générale et digestive, l’Urologie, l’Orthopédie Traumatologie, la Neurochirurgie, sans oublier les spécialités chirurgicales, à savoir l’ORL, l’Ophtalmologie, la chirurgie Maxillo-faciale. Je peux continuer en disant qu’avec l’évolution des différentes spécialités dans notre pays, on a assisté ces dernières années, à la création d’autres sociétés savantes, beaucoup plus spécialisées dans des domaines de chirurgie et de spécialités chirurgicales. Ainsi, il y a eu la création de la Société Burkinabè d’Orthopédie Traumatologie, la Société Burkinabè d’Urologie, la Société Burkinabè de Neurochirurgie, la Société Burkinabè d’ORL existe, la Société Burkinabè d’Ophtalmologie existe et cela a eu comme conséquence l’émiettement de la Société Burkinabè de Chirurgie. Mais dans tous les cas, nous sommes restés nous-mêmes ; la preuve, pour nos différents congrès, les autres spécialités participent activement.

Vous êtes l’actuel Président de la Société Burkinabè de Chirurgie, comment avez-vous accédé à ce poste de responsabilité ?

Nous Sommes le 4e Président de la Société Burkinabè de Chirurgie. Il faut dire qu’après le 1er Président, le Pr SANO Daman, le 2e Président était le Pr OUEDRAOGO Théodore, le 3e Président, était le Pr SANOU Adama, qui a fait deux mandats, qui, pour des raisons d’occupations professionnelles, a préféré à la fin de son 2e mandat laisser la place à un nouveau Président et cela s’est passé lors d’une Assemblée Générale où il y a eu l’élection du nouveau Président et nous, nous avions eu la chance de travailler déjà avec l’ancien Président et le 2e Président, si bien que nous avons été élu Président de la Société Burkinabè de Chirurgie. Nous sommes Président depuis 2019.

Quelles sont les activités que vous menez ?

Les activités que nous menons sont nombreuses et cela est lié à l’objectif général que s’est fixé la Société Burkinabè de Chirurgie, c’est-à-dire  promouvoir la Chirurgie de façon générale dans notre Pays.  Dans ce sens, nous participons à la formation continue, aux échanges de nos différents travaux de recherche et les activités que nous menons pour pouvoir atteindre ces objectifs sont nombreuses : entre autres, nous organisons des congrès tous les deux ans, nous organisons des EPU (Enseignements Postuniversitaires), nous organisons quand c’est nécessaire des journées qui permettent de traiter d’un thème afin de contribuer à entretenir les connaissances des uns et des autres dans le domaine de la Chirurgie.

En matière de pratique médicale, d’éthique et de déontologie, comment vous prônez le respect de ces notions auprès des médecins de votre Société ?

Nous encourageons nos membres à s’inscrire à l’Ordre des médecins,  nous les encourageons à participer aux journées organisées par l’Ordre national des médecins du Burkina, et pendant nos rencontres scientifiques, nous invitons des experts dans ces différents domaines qui exposent sur un certain nombre de thèmes en rapport avec la déontologie, les bonnes pratiques de la médecine en général  et de la chirurgie en particulier. Pour vous donner un exemple, lors du dernier congrès, une communication a été faite sur comment rédiger un certificat médical, surtout dans le domaine de la chirurgie qui est  un peu spécifique et que des fois nous sommes sollicités pour des expertises en matière de certificats et dans ce sens, nous invitons un expert qui nous expose sur ledit thème.

Quelles sont les valeurs que vous prônez au sein de votre société ?

C’est l’intégrité, l’honnêteté et la bonne pratique de l’art chirurgical.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Les difficultés que nous rencontrons sont de plusieurs ordres. D’abord, la difficulté même à organiser les différentes rencontres scientifiques, les difficultés pour organiser les congrès et ces difficultés sont le plus souvent liées à la difficulté financière et le corolaire c’est qu’on est obligé de chercher des sponsors, on est obligé d’approcher l’autorité, pour demander un accompagnement.  La 2e difficulté qui est un peu liée à la première, c’est que les cotisations des membres ne sont pas régulières, la cotisation elle-même est de 25 mille pour l’adhésion et 20 mille Francs CFA annuel et c’est très dérisoire. Avec des cotisations aussi basses, c’est un peu difficile d’organiser certaines activités qui coûtent chères. Actuellement, avec le développement des NTIC, organiser un congrès, demande beaucoup de moyens, et ce n’est pas toujours évident. Une autre difficulté, c’est que les autres sociétés sœurs dans le domaine de la chirurgie organisent aussi des congrès séparés, si bien qu’on est obligé de recourir aux mêmes donateurs, donc ça fait que ça devient difficile.  Nous, nous espérons qu’avec l’évolution des choses, on pourrait organiser un congrès tous les deux ans regroupant  toutes les sociétés de chirurgie et les spécialités de chirurgicales, cela permettrait de faire un partage de coûts des différentes sociétés savantes, dans le domaine de la chirurgie. 

 

Quels sont vos rapports avec les autres Sociétés Savantes ?

Etant la Société mère, nos rapports avec les autres sociétés savantes sont des rapports de collaboration et cette collaboration se manifeste beaucoup plus lors de nos rencontres scientifiques, où toutes ces différentes sociétés sont invitées et participent activement en s’investissant dans l’organisation, en envoyant des communications. Nous avons de très bons rapports et la preuve, dans le cadre de certaines promotions au niveau hospitalo-universitaire, les autres sociétés savantes viennent chez nous pour régulariser leurs cotisations, afin d’avoir des attestations de membre pour joindre à certains dossiers au niveau du CAMES. Réciproquement, nous aussi, nous participons aux congrès des autres sociétés savantes dans le domaine de la chirurgie, mais de façon générale, les autres sociétés savantes, dans le domaine de la médecine et spécialité médicale, nous participons à leurs congrès, à leurs activités, dans tous les cas, ce sont des occasions d’échange et ce sont des occasions qu’il ne faut pas souvent rater. On apprend toujours.

Vos rapports avec l’Ordre des Médecins ?

En réalité, ce ne sont pas des rapports structurels, pour dire qu’entre l’Ordre des médecins et la Société Burkinabè de Chirurgie, il n’y a pas de rapport de façon formelle, le plus souvent ce sont des rapports individuels.   En tant que médecin, on a de très bonnes relations avec l’Ordre des médecins, mais je pense que c’est une insuffisance dans le sens que l’Ordre des médecins ratisse large et comme c’est tous les médecins du Burkina, les différentes spécialités ne sont pas mises en exergue dans l’Ordre. Ce qui fait que nos rapports avec l’Ordre, c’est de rapport de membre avec leur Ordre National. Quand il y a des activités de l’Ordre national des médecins, nous recevons le courrier en tant que premier responsable de la société de Chirurgie et nous contribuons à ventiler  l’information  et nous incitons nos collaborateurs, nos membres à participer aux activités de l’Ordre.  Chaque fois qu’il y a des activités comme la dernière rencontre, la chirurgie était hautement représentée.

Des suggestions pour une bonne pratique de la médecine au Burkina ?

Moi, je dirai qu’il faut repartir à la base. Il faut d’abord former des médecins qui sont compétents. La bonne pratique commence d’abord par la compétence.  Maintenant en dehors de la compétence, il faut que l’Ordre s’investisse à l’UFR/SDS qui forme nos médecins généralistes et qu’il ait un module où l’Ordre va participer dans le domaine de la déontologie et des bonnes pratiques médicales. Là, le médecin qui finit a déjà toutes les règles en ce qui concerne la bonne pratique médicale.  En dehors de ce que je viens de dire, c’est vrai qu’il y a la compétence, mais en fait, il faut encore le matériel nécessaire pour la bonne pratique et en ce qui nous concerne, il y a toujours des problèmes de matériels médicotechniques.   Il y a des problèmes d’infrastructures et en plus, les infrastructures ne sont pas très adaptées pour la bonne pratique médicale. Il y a des difficultés liées au fait même que la population est pauvre, il n’y a pas d’assurance maladie universelle, tous ces problèmes font que la bonne pratique de la médecine des fois est mise à rude épreuve.

Vos  ambitions pour les médecins de votre société ?

Il faut dire que depuis un certain temps le gouvernement du Burkina Faso a entrepris une campagne de formation de médecins spécialistes  surtout en chirurgie, le nombre de médecins spécialistes grandit chaque année, nos ambitions c’est de faire en sorte que tous les centres hospitaliers régionaux disposent au moins de deux chirurgiens et que nous puissions organiser des rencontres qui peuvent être tournantes où, nous allons passer dans les différentes structures où se trouvent des chirurgiens pour qu’on travaille ensemble, pour qu’on revoit les normes ensemble, pour qu’on pratique ensemble, pour ne ce reste que pouvoir répondre à leurs doléances en collaboration avec les différents responsables de ces structures.  Ensuite, c’est de pouvoir faire un plaidoyer auprès des autorités, afin qu’on puisse envoyer les jeunes chirurgiens pour des formations spécialisées. L’exemple que je prendrai, c’est que actuellement, il y a une nouvelle technique chirurgicale que l’on appelle la chirurgie Laparoscopique qui est en train de prendre du terrain, nous souhaiterions par exemple que les autorités nous accompagne pour qu’on puisse former ces jeunes chirurgiens dans le domaine de la chirurgie laparoscopique et cela va permettre de se mettre au top niveau.  Même si on est dans un pays en voie de développement, ces nouvelles techniques deviennent inévitables même dans notre contexte.

Un message à l’endroit des médecins de votre Société ?

Le message, c’est demander à tous les collègues de s’unir pour faire avancer la chirurgie. L’unité active, c’est pour dire qu’il faut que chacun s’implique à tous les niveaux que ce soit pour pouvoir développer la discipline chirurgicale dans notre pays. 

Presse et Communication du CNOMBF

 

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