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Dr Kabré

Dr Madi KABRE est le 2e médecin ORL du Burkina Faso. Il fait partie des premiers spécialistes en ORL formés à Dakar. Il mène ses études de médecine générale et de spécialisation à Dakar et devient Docteur d’Etat en médecine en 1986 et médecin ORL en 1989. Il rentre au Burkina et est affecté au CHU Yalgado OUEDRAOGO et est sous la coupe d’un médecin français. En 1991, il est nommé Chef de Service Adjoint et en 1993, il est nommé médecin Chef du Service ORL du CHU Yalgado OUEDRAOGO. Il passe 10 ans à l’ORL du CHU Yalgado OUEDRAOGO, puis est nommé responsable de l’ORL du CHU Souro SANOU de Bobo Dioulasso, où il va exercer trois ans avant de prendre une disponibilité pour ouvrir sa clinique Tanga en 2001. Dr Madi KABRE qui voulait au départ se spécialiser en dermatologie, s’est finalement laissé attirer par l’ORL qu’il pratique avec tant d’amour d’ailleurs. Dans la rubrique ‘’Chez nous Médecins’’ consacrée aux pionniers de spécialités, nous sommes allés à la rencontre cette semaine de Dr Madi KABRE, un Baobab de l’ORL au Burkina pour revivre cette époque.

 

Presse et Communication du CNOMB : 2e Médecin ORL du Burkina, racontez-nous comment c’était à l’époque

Dr Madi KABRE : J’ai été formé à Dakar. Nous sommes mêmes à Dakar les premiers spécialistes formés en ORL. Il y avait moi, il y avait un Libanais, il y avait deux Sénégalais, il y avait un Togolais et un du Congo Brazzaville. Quand je rentrais ici, c’était en 1989, j’ai trouvé un médecin Français. Il y avait eu un médecin ORL National en la personne de Dr SANOU Christian, qui est décédé malheureusement. Sur le plan national, je suis le 2e. Quand je suis venu, il n y’avait pas de médecin sauf le médecin français. J’ai été directement affecté à l’hôpital Yalgado. J’étais sous la coupe du médecin français. Nous étions deux médecins ORL et on travaillait avec les Attachés de Santé en ORL. Nous étions en nombre assez réduit. C’est l’actuel service d’Anapath qui était le service ORL en son temps. En un moment donné, du personnel qui était venu, des médecins et il y a eu la construction du nouveau bâtiment.  En 1991, j’étais nommé comme Chef de service Adjoint, en 1993 que j’ai été nommé médecin Chef de ce service ORL de Yalgado.  Vu qu’il y avait eu un prédécesseur, il y avait déjà une certaine organisation qui nous permettait de tourner et ça se passait bien. On n’a pas eu beaucoup de choses à aménager on n’a pas eu de problème organisationnel. C’était déjà structurer quand moi j’arrivais. Par contre, les équipements faisaient beaucoup défaut, vu que les gens venaient de partout, ça posait problème. C’est seulement à Ouaga qu’il y avait un service ORL. Il fallait venir s’aligner à 2h du matin sinon dès 6h du matin, c’était déjà plein. C’était assez désagréable pour les malades.  Après je n’étais pas le seul, il y a eu le Pr OUOBA qui était arrivé par la suite, qui était allé à Ouahigouya avant de nous rejoindre à Ouagadougou. Les Attachés de Santé en ORL étaient là, depuis longtemps.  Je suis resté 10 ans à l’ORL de Yalgado, de 1989 à 1998 et j’ai exercé comme médecin Chef de service pendant 5 ans, donc de 1993 à 1998. Après, j’ai été nommé responsable de l’ORL de l’hôpital Souro SANOU de Bobo-Dioulasso où j’ai exercé pendant trois ans avant de prendre une disponibilité pour ouvrir ma clinique en 2001.

 

 

Comment vivez-vous ce privilège ?

Un privilège ? Disons peut-être comme ça (rires). On estime  qu’on est venu pour un service que nous avons exercé avec beaucoup de joie et de bonheur, surtout qu’on a eu une équipe très coopérative, et ça été très agréable à travailler.

Quelle a été votre stratégie pour attirer des médecins dans votre spécialité ?

Je me suis formé de moi-même pour la spécialisation tout comme mon collègue, le Pr OUOBA, nous étions ensemble.  Il y a eu un 3e qui avait été envoyé officiellement en Europe pour aller se faire former.  Après aussi, il y a eu le Pr OUATTARA. Après quelques années, on était déjà 4 spécialistes, donc on avait fait le besoin d’avoir des spécialistes ORL pour un peu couvrir les zones.  C’est ainsi que progressivement on a pu avoir des gens qui ont été formés dans cette spécialité.

On a de plus en plus de médecins ORL, comment vivez-vous cette éclosion ?

C’est avec beaucoup de joie, parce que c’est à la grande satisfaction de la population. Comme je vous le disais, des gens devaient venir s’aligner à l’hôpital à 2heures du matin pour pouvoir être inscrit, donc pour la sécurité sur la route, ce n’était pas facile. Maintenant, nous sommes en assez bon nombre, on compte près de 26 médecins ORL.  C’est beaucoup plus agréable pour les malades et pour nous-mêmes.

Nous savons que vous avez enseigné à l’université, pourquoi vous n’avez pas poursuivi jusqu’au plus haut grade ?

Oui, j’ai été enseignant à l’université de Ouagadougou en son temps comme assistant.  Pourquoi je n’ai pas continuer ? Deux éléments sont là : il y a déjà que quand on est seul, vous n’avez pas le temps pour consulter et enseigner, ce n’est pas très facile. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir aller sur les deux facilement. On se consacrait beaucoup plus aux patients qu’à la carrière. L’autre raison, On se sent aussi un peu plus libre. Comme j’avais les pressentiments du privé, on se sent beaucoup plus  libre.

Des Conseils pour les jeunes ?

Je leur demanderai de se donner à fond dans le travail qui pourra profiter aux malades.  Le travail va nous amener à libérer, à désengorger la pléthore de patients.

Presse et Communication du CNOMB

 

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