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Dr Bakyono

Dr Emmanuel BAKYONO est médecin depuis le 11 novembre 2003 après ses études de médecine générale à l’Université Joseph KI ZERBO. Il va travailler pendant 10 ans comme généraliste avant la spécialisation en ORL. De 2004 à fin 2007, il va exercer au CHR de Gaoua, puis au District Sanitaire de Gaoua, de fin 2007 à début 2009. Il est affecté à Mongodara dans les Cascades de 2009 à 2013 et rejoint finalement Ouagadougou en 2013 pour la spécialisation en ORL. Il devient médecin ORL en 2017 et officie depuis lors au CHU Yalgado OUEDRAOGO. Médecin Oto-Rhino Laryngologiste et Chirurgien Cervico- facial, Dr Emmanuel BAKYONO aime bien cette spécialité et fait de son mieux pour soulager les patients qui viennent à lui. Cette semaine, nous l’avons rencontré pour parler des soins en ambulatoire et de l’hospitalisation dans la rubrique :’’Chez nous Médecins’’.

Que devons-nous entendre par soins en ambulatoire et hospitalisation Docteur ?

Les soins en ambulatoire, ce sont des soins qui ne nécessitent pas d’hospitalisation. Je quitte chez moi, je viens à l’hôpital, je reçois mes soins et je retourne chez moi, ce sont des soins en ambulatoire. La consultation fait partie des soins en ambulatoire, un pansement c’est un soin en ambulatoire. L’hospitalisation, comme son nom l’indique, on va vous coucher dans un lit d’hôpital, on va vous garder pendant 1 ou 2 ou 3 jours, on va surveiller votre maladie pour voir son évolution. L’hospitalisation s’oppose à l’ambulatoire dans la mesure où votre état nécessite des traitements plus complexes, par exemple, une voie veineuse, pour vous remonter, etc. quand on vous passe des médicaments à des heures bien déterminées, soit la maladie est potentiellement grave, soit elle est grave, et dans ce cas, il faut vous hospitaliser, faire un bilan minimum, pour savoir de quoi vous souffrez exactement et mettre en route le traitement adéquat.

A quel moment décidez-vous de ce qui convient au patient ?

C’est l’état du patient qui commande la conduite à tenir.  Je vous reçois par exemple, vous me dites que vous avez mal à l’oreille, je vous examine, si je vois que c’est une situation qui ne nécessite pas que je vous hospitalise, je ne le fais pas, mais si je vous examine et je vois que votre état tenant compte d’un certain nombre d’historiques de votre passé, nécessite que je vous garde pour vous faire des soins, je vais donc vous hospitaliser.  C’est la situation du patient, l’état du patient, c’est la pathologie présentée par le patient qui commande la conduite à tenir en hospitalisation ou en ambulatoire.

Est-ce que les soins en ambulatoire n’ont pas de conséquences au niveau du suivi du traitement par le patient ?

La démarche de soins est une démarche volontaire. Quand le patient est malade, il va à la recherche de soins, il y a une participation volontaire que le patient doit avoir. Lorsque vous venez voir un agent de santé, qui vous prescrit un traitement avec des indications précises, il vous appartient en tant que patient de respecter scrupuleusement la prescription. Il peut arriver justement que des patients ne respectent pas les prescriptions telles qu’elles sont faites.  Si par exemple pour une infection, au lieu que le patient paie l’antibiotique prescrite, il décide de prendre plutôt ce qui calme la douleur, la douleur va passer, mais l’infection non et il reviendra dans un état grave.  Et on sera obligé de l’hospitaliser et les soins vont revenir plus chers.  Aussi, si le patient n’a pas très bien compris la prescription médicale, il peut se tromper dans la prise, ce qui peut entraîner des effets secondaires et le ramener à hôpital. Si son état nécessite qu’on le mette en hospitalisation, on le mettra pour la suite des soins.

 

Est-ce que l’hospitalisation est une meilleure alternative ?

Tant qu’on peut faire des soins en ambulatoire, c’est toujours préférable. Mais si on est obligé d’hospitaliser, il faut hospitaliser. L’hospitalisation est couteuse, moi je dirais. Vous allez payer la chambre d’hospitalisation, on monte dans le degré du traitement, donc tant qu’il est possible de ne pas hospitaliser, il faut le faire.  L’hospitalisation entraîne une mobilisation sociale, si on hospitalise un père de famille, il y a la femme qui va venir, les enfants qui vont venir à tour de rôle, laissant leurs occupations, donc dans notre contexte, il faut vraiment avoir une raison à hospitaliser quelqu’un.  Le coût est financier et social. Les finances ce n’est pas seulement la poche du patient, c’est vrai que le patient paie quelque chose, mais la grosse part, c’est la structure qui supporte. A Yalgado si on hospitalise quelqu’un on ne voit pas le coût parce que c’est l’Etat qui supporte, mais si on vous hospitalise dans un vrai privé, c’est là que vous verrez le coût financier d’une hospitalisation. Tant qu’on peut ne pas hospitaliser, c’est mieux, financièrement et socialement.

 

Est-ce que ce n’est pas le coût financier qui fait que les gens ont peur de l’hospitalisation ?

De mon expérience, les gens ne fuient pas parce qu’ils n’ont pas d’argent, mais des fois, les gens se disent qui va m’assister. Quand la personne se rend compte que si on l’hospitalise, il n’y a pas quelqu’un qui va rester avec lui, il sera seul, c’est difficile pour la personne d’accepter l’hospitalisation. Si la personne n’a pas quelqu’un pour aller payer les médicaments, pour amener un prélèvement, elle va dire non. Ou encore ce qu’on rencontre, la personne est hospitalisée, à un moment, elle va vous dire qu’elle n’arrive plus à faire face à ses ordonnances, qu’elle est financièrement épuisée. Mais je pense que c’est surtout le coût social.

Pour conclure avec les soins en ambulatoire ?

Je dirai que les soins en ambulatoire sont des soins qui dépendent essentiellement de l’état du patient et de la maladie causale. Dès que vous pensez qu’il est important d’hospitaliser un patient, il faut laisser tomber l’option de l’ambulatoire et l’hospitaliser.  Aux patients, je leur dirai que ce n’est pas de gaité de cœur, qu’on décide d’hospitaliser quelqu’un.  Quand on décide de ne plus faire les soins en ambulatoire, c’est pour le bien du patient.

Presse et Communication du CNOMBF

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