Une rencontre entre le Ministère de la Santé et les Ordres en santé (Médecins, Pharmaciens, Infirmiers, Sages-Femmes, Chirurgiens-Dentistes) s’est tenue le jeudi 16 juillet 2020 à Ouagadougou. Un cadre d’échange auquel a pris part le Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins du Burkina, Pr Charlemagne OUEDRAOGO et dont l’objectif était d’échanger sur un certain nombre de points : le bilan de la lutte contre la Covid 19 et un état des lieux de la mise en œuvre des réformes institutionnelles au sein du ministère.
Le Ministère de la Santé a initié cette rencontre avec les différents Ordres en Santé pour rendre compte des points inscrits à l’Ordre du jour : bilan Covid 19 et un état des lieux de la mise en œuvre des réformes institutionnelles. Parlant de la Covid 19, il ressort que dès l’apparition des premiers cas de Covid 19, le gouvernement burkinabè avec l’appui des partenaires techniques et financiers a élaboré un plan de riposte avec pour objectif l’amélioration des capacités du Burkina pour contrer cette pandémie, dans le sens d’interrompre la chaîne de transmission et réduire les cas de décès. Des acquis ont été enregistrés mais des défis restent à être relevés. De ce fait, un certain nombre de recommandations ont été formulées à savoir : le maintien de la prévention et de la prise en charge ; le renforcement de la communication et de l’engagement communautaire ; l’amélioration de la coordination multisectorielle ; l’appropriation des rôles par les comités sectoriels régionaux, afin d’assurer une gestion efficace de la réponse ; la continuité des soins et services dans les structures de santé ; l’allocation suffisante de ressources financières ; la promotion de la recherche sur la Covid 19 ; la promotion de la médecine traditionnelle sur la Covid 19 ; l’adoption des directives pour la réouverture prochaine des frontières ; la mise en place des centres de dépistage ; la persistance des rumeurs, le déni de la maladie et le relâchement observé des mesures de prévention au niveau de la population.
La fin de la réquisition de personnel et la réticence de la population au dépistage volontaire restent néanmoins des difficultés relevées.
Quant à l’état des lieux de la mise en œuvre des réformes institutionnelles sein du ministère, il a été question de la mise en œuvre de la Fonction Publique Hospitalière et de l’Agence Nationale de Régulation Pharmaceutique.
La Fonction Publique Hospitalière
La Mise en œuvre de la Fonction Publique Hospitalière (FPH) repose sur le contenu de l’article 057 avec des précisions ci-dessous :
- le fonctionnaire de la Fonction Publique est affilié à la CARFO (Art 52), les agents contractuels propres des EPS affilés à la CNSS;
- le fonctionnaire de la FPH, ses ascendants directs, son conjoint et ses enfants mineurs ou scolarisés à charge, bénéficient d’exonération sur les tarifs des prestations dans les formations sanitaires publiques. Le champ d’application des prestations, les modalités des exos sont fixées par décret (art 53) ;
- les emplois de la catégorie U1 après le stage de formation ont droit en plus du reclassement, à une rétribution dont les modalités sont précisées par décret (art 93, dernier alinéa).
Le pourquoi d’une FPH est lié aux spécificités du secteur de la santé (organisation du travail, obligation d’assurer les soins globaux, la diversité des emplois etc.) ; aux risques liés à la gestion des épidémies exposant les agents de santé ; aux répercussions sur les agents de santé, leur vie sociale et familiale dû aux horaires atypiques et la pénibilité du travail en milieu de soins. La FPH se veut aussi de contribuer à la réussite du PNDES, notamment dans l’accès des populations à des services de santé de qualité, de contribuer à la réussite de la couverture sanitaire universelle, d’améliorer les conditions de travail dans les établissements de santé, etc.
La FPH concerne les agents propres des EPS ; les Fonctionnaires détachés auprès d’un EPS ; les 6 CHU (YO, T, SS, BDG, PCD, OHG) ; les 6 CHR (Gaoua, TKD, BFR, DDG, KDG, Fada G, Kaya, Dori) ; les EPS non Hospitaliers (LNSP, OST, CNTS, Centre Muraz, ANRP : création ex nihilo ; CHR de Ziniaré ; l’INSP ; l’AGSP.
En outre, elle insinue une obligation pour le fonctionnaire de la FPH de participer à la permanence des services, une obligation de consacrer toute son activité professionnelle à son emploi (question des prestations dans le privé). Cependant, les conditions et modalités par rapport aux Hospitalo-universitaires entre autres restent des questions en cours.
La FPH ne doit pas être perçue seulement comme une loi qui donne des droits aux concernés mais vise surtout l’amélioration du service public de santé par la motivation des agents qui l’anime.
L’Agence Nationale de Régulation Pharmaceutique ANRP
Concernant l’Agence Nationale de Régulation Pharmaceutique (ANRP) qui regroupe et coordonne la réalisation de l’ensemble des missions de régulation du secteur pharmaceutique, il a été montré qu’elle vise le respect de la règlementation pharmaceutique à tous les niveaux, la promotion du bon usage des médicaments et des bonnes pratiques pharmaceutiques. L’ANRP prône l’accès à des produits de santé de qualité, sûrs, efficaces et accessibles à toute la population.
Au sortir des échanges, des recommandations relatives aux différents points inscrits ont été formulées ; ce, dans l’optique d’une offre de soins de qualité aux populations.