Dr Yaro Jean Baptiste médecin de formation de base spécialisé en recherche clinique et spécialisé en épidémiologie des sciences biomédicales a accordé une interview au conseil nationale de l’ordre des médecins du Burkina Faso. Dans cette interview il revient sur les différentes manifestations du paludisme et prodigue des conseils à la population pour pouvoir éviter cette maladie. Lisez-plutôt !
Qu'est-ce que le palu et quelles en sont les manifestations ?
De façon générale on dit que le paludisme est une maladie parasitaire, infectieuse transmise à l'homme par la piqûre du moustique appelé anophèle femelle. Ce moustique qui va déposer dans le sang des humains un parasite qu'on appelle plasmodium. Ce plasmodium peut être distingué de façon diverse en termes de caractérisation d'espèces. On va distinguer essentiellement le plasmodium falciparum qui est l'espèce la plus fréquente que nous rencontrons. On trouve également l'espèce plasmodiaile malariée, on trouve également l'espèce plasmodiale ovalée, l'espèce plasmodiale vivax et l'espèce plasmodiale knowlesi. Les manifestations du paludisme dans sa forme très simple sont là fièvre qui est habituelle, les maux de tête qu'on appelle céphalées, les douleurs articulaires, parfois nausées accompagnées de vomissements ou pas. On peut également dans certaines situations avoir des douleurs abdominales et autres. Lorsque le paludisme se manifeste dans sa forme compliqué si l'on a pas pu arrêter son évolution dans sa forme simple, le patient va présenter dans nous notre contexte des formes majeures anémiques. On peut également avoir des manifestations d'ordre neurologique. On peut avoir des troubles de la conscience parfois des convulsions. On peut également observer des manifestations de pertes de connaissances etc.
Quelle est la situation actuelle du paludisme au Burkina ?
De façon globale, malgré les efforts que les premières autorités à travers le ministère de la santé et les organes techniques qui ont été apportées dans le cadre des stratégies combinées pour la lutte contre le paludisme au Burkina, nous observons ces dernières années une grande avancée. Il y a des motifs de satisfaction par rapport aux apports des différents efforts qui ont été réalisés.
Pensez-vous que le paludisme a régressé cette année par rapport aux années antérieures ?
Oui tout à fait. De façon globale même dans le monde on peut constater que l'incidence globale a régressé. Le nombre de cas en termes de patients malades en termes d'incidence a régressé.
Quel est le traitement adapté en cas de paludisme grave?
La prise en charge du paludisme se fait en milieu hospitalier.
Il y a souvent confusion entre paludisme et dengue comment peut-on les distinguer ?
Ces deux maladies totalement différentes qui ont des causes différentes. Le paludisme est transmis par la piqûre d'un moustique qui transmet un parasite qui est le plasmodium mais dans le cas de la dengue quand bien même il y a de la similarité le germe responsable de la maladie de la dengue est plus un virus transmis à l'être humain par la piqûre d'un moustique appelé Aedes. Il y a des manifestations communes aux deux maladies mais il y a des signes distinctifs pour les cliniciens avertis. Si le patient se présente tôt en milieu hospitalier nous avons donc des caractéristiques bien distinctes qui permettent de faire le diagnostic différentiel.
Peut on prévenir ces deux maladies si oui quelles sont les modes de prévention ?
Oui ce sont des maladies qui sont évitables. Les formes prévention c'est surtout la barrière protectrice qu'on doit mettre en place et on conseille dans les deux situations des mesures barrières d'éviter le contact avec le vecteur et essentiellement il faut assainir notre environnement. Il est conseillé la destruction des différents gîtes larvaires. On pourra conseiller dans le cas du paludisme des médicaments de prévention. Il faut dormir sous une moustiquaire et utiliser les répulsifs. Pour les enfants de moins de cinq ans on parle de chimio prévention ou on fait des administrations aux enfants pour qu'ils soient protéger. Chez les femmes enceintes il y a également une chimio prévention qu'on appelle le TPI.
Quels conseils avez-vous à donner à la population pour éviter le paludisme en cette période ?
Pour cette période de début de saison hivernale, il faut nettoyer votre environnement pour éliminer toutes les sources de développement du vecteur
Si toutefois quelqu'un venait à manifester des signes cliniques du paludisme il est préférable d'éviter l’automédication, de se rendre le plus rapidement possible dans les formations sanitaires les plus proches pour bénéficier d'un bon diagnostic et éventuellement d'un traitement approprié.
Carine DARAMKOUM
Conseil Nationale de l’Ordre des medecins du Burkina Faso